Une vie sur une marche
Un matin de rentrée scolaire deux femmes sont assises sur les marches extérieures d’un lycée de Marseille, dont l’une, pitoyable et recroquevillée sur elle-même, est absente à ce qui l’entoure.
Elles gênaient quelque peu le flot des étudiants qui s’engouffrait dans l’établissement.
Cette scène, bien réelle, a marqué le professeur qu’était l’auteur alors, qui avait elle aussi à gravir les marches.
Comment ces deux femmes en étaient-elles arrivées là ?
Ce n’est que bien des années plus tard que la narratrice revient sur ce souvenir et imagine une inconsolable déception au cœur d’une vie modeste.
Extrait :
« Dès qu’elle le put le lendemain Jeanne rappela à elle le souvenir encore tout proche des heures passées avec Vincent depuis le réveillon de Noël. En en restaurant le charme elle cherchait à se couler de nouveau dans leur chaude intimité.
Mais était-ce parce que justement elle n’était plus dans ce présent qu’elle n’en retrouvait pas la plénitude ?
Le merveilleux apaisement que procure un amour partagé flanchait maintenant comme une fête qui s’éteint. »
Maryse BORNET écrit depuis quelques années, au terme d’une longue carrière de professeur de mathématiques au lycée Thiers à Marseille.
Sa propre scolarité, à ce qui était alors le lycée de jeunes filles Edgar-Quinet de Lyon, l’avait cependant rendue sensible à la beauté des textes des auteurs au programme.
Le temps que sa retraite lui accorde l’autorise aujourd’hui à s’exercer à mettre des mots sur des émotions.
Maryse est toujours à la recherche du mot juste pour notre plus grand plaisir.
Elle nous fait partager les états d’âme et les sentiments de ses personnages tout en subtilité.
Alexandra de Saint-Prix