Partir tout à coup sur le Chemin, alors que l’on a atteint les 70 ans sans avoir pratiqué ni le sport en général ni la marche en particulier, si ce n’est la dernière année qui a précédé cette idée saugrenue, peut paraître fou, curieux, voire incompréhensible parfois. J’en suis encore d’accord aujourd’hui, dix ans plus tard, alors que je suis arrivée au bout de mon idée, en me posant toujours la même question et en faisant le même constat.
Bref le moment était sans doute venu, allez savoir pourquoi ! Et le retour de deux amis « marcheurs » de Genas a fait le reste. Leur émerveillement d’enfants m’a incité au départ, en effaçant les quelques questions que je me posais encore, pour moi aussi connaître ce bonheur.
J’en ai toujours appelé à Saint Jacques lorsqu’un incident majeur survenait et je peux dire qu’il a eu chaque fois une oreille attentive et amicale. Mais j’insiste, je ne l’ai jamais interpellé pour des broutilles ; et sans doute m’a-t-il su gré de ne pas monopoliser son attention de manière intempestive en me facilitant le Chemin, au-delà de mes espérances.
Claudie SUTTER-PAOLI
Originaire de Corse, elle grandit dans l’est de la France et en Allemagne dès 1945. Elle deviendra infirmière en région lyonnaise quelques années plus tard, puis partira dans les hôpitaux militaires en Algérie, avant de revenir en France pour obtenir le diplôme de cadre hospitalier. Elle prendra alors, en Arabie Saoudite, la direction des soins d’un hôpital.
Passionnée de généalogie, sa vie se remplit de voyages en Algérie, Égypte, Syrie, Jordanie, Islande, au Canada, au Mexique et aux USA.
Nantes, Grenoble et Genas seront également de grandes étapes de sa vie riche en partages. Élue dans la région nantaise, bénévole dans plusieurs associations et dans un EHPAD, sa vie est toujours pleine de passions et d’intérêts pour les autres.
Incroyable vitalité et ouverture d’esprit pour cette jeune octogénaire qui a fait en six fois toutes les étapes jusqu’à Compostelle. L’appel du chemin est irrépressible, difficile, mais toujours empreint de lumière par les rencontres et les soutiens inopinés. Son sens du don se révèle en aidant les futurs marcheurs à atteindre leur but, et en préparant au mieux leur voyage.
Alexandra de Saint-Prix